Relancer le milieu culturel: Alexandre Boulerice propose un plan au ministre Guilbeault
Bonjour M. le Ministre,
Comme vous le savez, le milieu culturel au Québec et au Canada continue d'être très touché par les arrêts de production exigés par les instances de santé publique. Bien qu’une aide financière ponctuelle ait été accordée, par l’entremise de la prestation canadienne d’urgence et le Fonds d’urgence pour soutenir les organismes chargés de la culture, du patrimoine et du sport par exemple, le secteur a besoin d’un soutien financier, à long terme, pour une relance spécifique.
Pourquoi? Bien que le déconfinement commence dans plusieurs parties de la société, des sondages nous démontrent que plusieurs personnes ne sont pas prêtes à retourner dans les salles de spectacle ni dans les musées. En fait, cela pourrait prendre encore des mois avant que les gens commencent à y retourner. C’est donc dire que même si les artistes pourront se traduire sur les scènes et dans les festivals cet été, rien ne garantit que la population sera prête à y participer. Si nous n’agissons pas à court et à moyen terme, les conséquences pourraient être désastreuses, autant pour les artistes que pour les institutions culturelles qui sont une partie si importante de notre patrimoine.
Il nous faut donc un plan de relance spécifique pour les artistes. Dans un premier temps, il faut travailler avec le secteur afin de bien identifier les différents besoins. Ces gens sont les mieux placés pour connaître les besoins immédiats et pour prévoir les besoins à moyen-long terme.
Il faut également encourager une relance créative dans le milieu culturel. En raison des contraintes de la pandémie, plusieurs artistes ont favorisé l’interaction et la cocréation en ligne. Sans pour autant négliger l’expérience culturelle en personne, les plateformes numériques pourraient aider plusieurs à continuer à produire et à consommer les arts dans un contexte où la distanciation physique sera de mise. Il est tout à fait possible de penser que les GAFAM peuvent non seulement agir en tant que courroie de transmission, mais également avec du financement. Vous n’êtes pas sans savoir que je crois qu’il faut immédiatement exiger que les GAFAM paient leur juste part au Canada. Une partie de cet argent devrait être réinvesti dans la production culturelle québécoise et canadienne.
Je suis très conscient que ces propositions ne pourront se réaliser du jour au lendemain. C’est pour cette raison que j’appuie la demande du secteur culturel de prolonger la période d’admissibilité pour la prestation canadienne d’urgence. Il faut à tout prix nous assurer que les artistes aient accès à un soutien financier afin que nous ayons encore des artistes après cette crise.
Je suis disponible pour discuter des différentes propositions ci-dessus.
Cordialement,
Alexandre Boulerice
Député de Rosemont – La Petite-Patrie et porte-parole du NPD en matière de Patrimoine canadien