Je vous invite à lire ou relire cette publication que j’ai écrite il y a cinq ans.
Depuis que le convoi à Ottawa a commencé, les choses ne font que s’empirer. Cette dérive dangereuse dont je vous parlais il y a cinq ans, c’est pratiquement impossible de la nier aujourd’hui alors que des drapeaux nazis et des drapeaux confédérés se font aller dans les rues d’Ottawa. Des gens se font cracher aux visages, des personnes racisées et des travailleurs de la santé se font harceler. Les gens à Ottawa ne se sentent plus en sécurité dans leur ville. Je ne veux pas voir ça à Québec.
Certains d’entre vous se disent peut-être que c’est malhonnête de mettre tous les manifestants dans le même panier, que certains n’ont rien à voir avec l’extrême droite et sont « juste tanné ». Je suis « juste tanné » moi aussi. Comme tout le monde. Certainement pas assez « juste tanné » pour tolérer de l’intimidation et l’utilisation de symboles haineux. Les néonazis ne sont qu’une minorité ? Alors quel est le pourcentage de nazis acceptables dans une manifestation ? J’ai participé à beaucoup de manifestations dans ma vie et la seule bonne réponse à cette question c’est « zéro ». Comme je le disais il y a cinq ans, nous ne pouvons fermer les yeux sur les attaques, gestes et propos racistes. Nous ne pouvons rester muets quand des minorités sont délibérément ciblées.
Le fascisme profite de ce moment de crise et ça n’a rien de nouveau dans l’histoire du fascisme. La montée de l’extrême droite jumelée à cette colère collective m’inquiète beaucoup. Pendant ce temps, Justin Trudeau reste les bras croisés, il critique, mais continue de s’en laver les mains. On a vu le parti libéral et les conservateurs utiliser la vaccination pour marquer des points politiques et il y est franchement temps qu’on arrête de jouer à la politique avec la pandémie.
En relisant mon texte d’il y a cinq ans, je ne peux m’empêcher de penser à la politisation du statut vaccinal par nos gouvernements. Je mentionnais que certaines personnalités médiatiques et hommes politiques soufflent sur les braises du populisme le plus crasse en faisant des distinctions entre "eux" et "nous". Cette déshumanisation de l’autre, nos gouvernements nous l’ont pourtant inculquée avec force dans la dernière année avec les personnes non vaccinées. Des familles se déchirent à ce sujet, on coupe les dialogues. Je demeure convaincu que ce n’est jamais en stigmatisant l’autre que nous allons avancer comme société.
Regardez où nous en sommes aujourd’hui. L’extrême droite est insidieuse et profite de la situation pour faire de la radicalisation potentielle avec ces personnes en colère. Ces divisions entre vaccinés et non-vaccinés, c’est un cadeau du ciel pour l’extrême droite.
Je vais finir ce texte de la même manière qu’il y a cinq ans : Messieurs et mesdames les fachos, suprémacistes, néonazis et autres chemises brunes, on ne veut pas de vous. Et on va lutter contre vous.