Déclaration pour la Journée internationale des droits des femmes

Un autre 8 mars, et souvent les mêmes revendications.

La dernière année a été dramatique et exceptionnelle à bien des égards. La crise a montré la fragilité de notre système de santé et les trous béants dans notre filet de sécurité sociale. Pour les femmes, cela a aussi rappelé que rien n’est acquis et que bien des luttes doivent continuer, car des reculs sont possibles. Mais la crise nous a aussi démontré la force des femmes, leur courage et leur résilience.

Sur les enjeux malheureusement toujours d’actualité, il y a la violence faite aux femmes. Encore en 2021... Cinq femmes assassinées en un mois au Québec. Cinq!

Tout cela alors que les maisons d’hébergement doivent refuser des demandes de femmes en détresse faute de chambres et de refuges. À cause d’un sous-financement chronique, nous mettons collectivement des milliers de femmes en danger. Et il y a aussi les histoires de harcèlement et d’agressions sexuelles. Avec un système de justice inadapté pour les plaignantes et les victimes.

Ajoutons à cela la situation encore plus fragile des femmes autochtones, noires ou racisées qui subissent, en plus, du racisme systémique. Citons simplement la fin dramatique de Joyce Etchaquan à l’hôpital de Joliette.

Il y a aussi les enjeux reliés au travail. L’équité salariale n’est toujours pas atteinte et la majorité des travailleurs au salaire minimum sont des travailleuses. La pandémie nous a aussi montré que lorsqu’il y a une contraction économique, ce sont les femmes qui sortent du marché du travail. Le taux d’emploi des femmes a fortement diminué et nous a fait reculé 20 ans en arrière. C’est pourquoi la relance devra être féministe et notamment miser sur l’entrepreneuriat des femmes.

Mais la crise nous aussi montré le courage et le dévouement des femmes à aider les autres, les malades, les voisins, nos aînés. Les professionnels de la santé sont la plupart du temps des professionnelles. Préposée aux bénéficiaires, infirmières, techniciennes en laboratoire ou médecins, elles ont tenu littéralement notre réseau de santé à bout de bras et ont sauvé des vies.

Merci aussi à toutes celles impliquées socialement qui ont fait des appels de solidarité, ont cuisiné pour les autres, ont été faire des courses ou ont pris des nouvelles du voisinage. Votre implication est exceptionnelle et irremplaçable. Merci à toutes.